L'Obéissance
L'Obéissance raconté par Cartouche (à
paraître dans un petit journal local proche de mon club)
" Club Canin du Mesnil Saint Denis
Concours d’obéissance du 21 et 22 Mai 2016
Je m’appelle Cartouche, je suis un Berger des Pyrénées, j’ai 9 ans.
Naturellement, je suis dévoué à conduire les troupeaux dans ces mêmes
Montagnes dont ma race est l’origine.
Ce sont ces aptitudes à obéir et à travailler qui m’ont permis de
montrer toutes mes qualités en pratiquant cette belle discipline canine
qu’est l’obéissance.
Une discipline qui exige une vrai équipe maître –chien où tout doit se
faire dans le jeu et le plaisir.
Aucune contrainte, pas d’automatisation, que de l’envie.
Vous l’aurez compris je suis un chien, et depuis 6 ans je suis le seul
de ma race à me frotter au haut niveau.
Mon maître Jean-Paul Cornillou me conduit depuis toutes ces années
pendant lesquelles j’ai franchi les étapes CSAU, Brevet, niveau1, niveau
2, puis niveau 3, l’international, le graal.
L’aventure commence en 2011 où, surprise, je me retrouve à passer les
sélectifs et être sélectionné à mon premier championnat de France. Dès
cette année je me place 8e au championnat*, 7e à la coupe**.
Depuis, c’est un rendez vous que je ne manque pas : 2012, 4e championnat
et coupe ( au pied du podium), 2013, blessure, mais 11e championnat et
9e coupe, 2014, 6e championnat et 7e coupe.
Enfin en 2015, 9e championnat et 6e coupe et enfin en ce moi de mai
2016, pour ma dernière année de concours avant de laisser la place aux
jeunes je fais 8e à la coupe et 11e au championnat de France.
En 2012 je suis dans l’équipe de France à Salzburg et en 2014 à
Helsinki. Mais 2014 c’est surtout mon titre de champion du monde
Obéissance des bergers français dont je suis le plus fier.
Pour cette dernière année de concours 2016, je serai à la Joop de Reus
Cup en Belgique et au championnat du monde des bergers français qui se
déroule en Lorraine à Falck. Pour la deuxième fois,
J’irai affronter mes congénères Pyrénées, Briards, Beaucerons, Bouvier
des Flandres, Picards.
Cet événement sonnera pour moi, l’heure de la retraite des concours,
mais pas de la discipline, car je continuerai à m’entretenir, parce que
j’aime çà et aussi pour jouer honorablement les chiens blancs*** de
temps en temps pour qui voudra de moi dans ce rôle.
J’ai eu une belle carrière. J’aurai pu choisir le pistage, où l’agility,
deux disciplines où je me débrouille plutôt bien , mais c’est
l’obéissance qui a primé.
Cette discipline , il faut la regarder sous trois angles : la précision,
la rapidité, le contact avec le maître.
À lui de m’offrir les conditions pour bien travailler : ne pas douter de
moi, me donner les bonnes indications, ne pas hésiter. Je suis attentif
à tout ce qu’il dit, ce qu’il fait. Le spectateur pourrait penser que je
suis automatisé. Que nenni ! À l’entrainement, les exercices sont
morcelés et les conditions toujours agrémentées de petits pièges pour me
forcer à réfléchir sur la bonne action à exécuter. Bernard Robert , mon
coach y veille. Oui, pour progresser, il faut toujours travailler sous
le regard d’un tiers objectif et rigoureux.
En niveau 3, 10 exercices me sont proposés : statique assis en absence
du maitre et couché en sa présence, rappel avec blocage dans la course
debout puis couché, recherche d’un petit bois à l’odeur de mon maître au
milieu d’un lot neutre, apport d’haltère, suite au pied (l’épreuve
reine, celle qui peut sublimer ou éteindre une équipe), blocage en
marchant ( je dois me stopper dans la position demandée- successivement
et dans le désordre-assis-debout-couché- par mon maître qui continue de
marcher),
Positions à distance (couché-debout-assis, deux fois dans le désordre),
un en avant, blocage et envoi dans un carré situé à 25 mètres, et depuis
ce mois de janvier 2016 le « 3/8 » pour le spectacle sans doute: Un
envoi autour d’un cône à 20 mètres, blocage dans une position donnée
auparavant par le juge, puis apport d’un haltère, saut de haie et retour
au pied du maître pour lui remettre l’objet.
Tous ces exercices, je les exécute sur les ordres de mon maître mais
seulement quand le commissaire lui en donne le droit. En fait je ne sais
jamais quand l’ordre va venir et quand il faut que je réponde présent.
C’est là qu’intervient le juge qui note en tenant compte de toutes les
erreurs et fautes que le maître ( eh oui) et / ou le chien ont pu
commettre : de la lenteur dans l’exécution, des écarts à la suite, des
remises au pied de travers, un haltère mâchonné, des gestes parasites.
j’ en passe, le catalogue des détails pénalisants est vaste.
En définitive, ce qui compte, c’est d’être ensemble moi et mon maître,
d’être à son écoute comme il peut être à la mienne, et de lui faire
plaisir.
L’obéissance n’est certes pas spectaculaire mais pour qui sait regarder,
c’est passionnant. Pour le néophyte, il semblera que c’est trop pépère,
mais en vérité il règne pendant un concours une vraie tension.
Il n’y a qu’à observer la préparation d’une équipe avant son passage;
elle s’isole, se concentre, fait quelques exercices pour être soudé et
avant de rentrer sur le ring le maître respire un grand coup,
puis une fois la barrière franchie, lâche tout pour ne faire confiance
qu’à son chien. "" |